Vous ne saurez jamais qui vous êtes

Cher(e) Trop Intense,

je viens vous agiter le bocal à pensées et vous parler camembert et quête identitaire …

Mais laissez-moi vous le dire tout de suite : cette quête est une illusion, une chimère insaisissable.

En tant que “Trop Intenses”, nous avons ce sentiment intense de ne pas rentrer dans le moule, d’en être parfois rejeté(e), de ne même pas voir le moule, de le rejeter ou de vouloir de détruire.

Cette “différence” par rapport au groupe, à la “norme” des normaux-pensants entraîne chez certains un questionnement profond :

Qu’est-ce qui cloche chez moi ?

Une fois qu’on met le doigt sur la Douance, le fait d’être HPI, on rebat les cartes !

On comprend pourquoi on ne rentre pas dans ce fichu moule, peu importe combien on essaye et combien on se fait violence.

Alors, commence la quête :

“ok, mais alors qui suis-je ?"

"Ça veut dire quoi concrètement ?"

"Je fais quoi de “ça” ?”

Avec mes clients, je parle plutôt de partir à la découverte de son mode d’emploi, de comprendre son fonctionnement, plutôt que de découvrir qui ils sont.

Récemment, une conférence du jeune et talentueux Philosophe, Christopher Laquieze, a relancé ma réflexion (intense) sur ces questions de savoir qui nous sommes.

Je vous partage tout, en espérant que cela vienne alimenter votre propre réflexion.

J’ai besoin de savoir qui je suis …

et l’assumer pour être (enfin) heureux(se), pour réussir, pour faire de meilleurs choix, etc.

Je vous arrête tout de suite… C’est une quête illusoire, une utopie. Pourquoi ?

1. Cela supposerait que vous avez une identité pré-faite, pré-définie et arrêtée.

Or, nous ne “sommes” pas “quelque chose” de fixe et de figé, nous évoluons sans cesse, au gré de la vie, des déceptions, de nos réflexions, de nos décisions, des Autres, ...

La preuve ? Vous n’êtes certainement pas la même personne qu’il y a 15 ans. Je rajouterais même qu’en tant que “Trop Intense”, votre lucidité aiguisée, votre hypersensibilité, votre capacité d’analyse, et votre capacité à remettre en question accélèrent votre évolution.

2. Comment pouvez-vous savoir qu’il y a un Être à découvrir, à l’intérieur de vous alors que vous ne l’avez jamais rencontré et que vous ne l’avez jamais exprimé /affirmé ?

C’est comme partir à la recherche du Dahu ou de la petite souris.

3. Partez-vous à la recherche de qui vous êtes ou qui vous espérez être ?

On fait souvent l’erreur de penser que ce qu’on va trouver va être plus grand, plus beau, plus positif. Ce que nous découvrons n’est jamais que positif et beau.

Le décalage entre notre “moi” fantasmé et recherché peut créer de la déception, voire pire.

Je suis…

Nous définir pleinement est incroyablement difficile, car nous sommes tous singuliers et donc impossible à définir “seul”.

Vous allez peut-être me dire que c’est bateau le coup de “nous sommes tous uniques”.

Restez encore un peu avec moi…Je vous propose la métaphore du camembert du philosophe Clément Rosset :

“Chaque objet est singulier et il est impossible de décrire sa singularité. Toutes les descriptions que nous pouvons donner d’un objet procèdent par voie de comparaison avec un étalon, un autre objet servant de référence. Ainsi, je peux comparer le camembert et le livarot ou le pont-l’évêque, mais dire ce qu’il est en lui-même, décrire sa saveur particulière, surtout quand il est bon, j’en suis incapable.”

Plus loin, Clément Rosset explique que toutes les particularités que j’attribue au camembert ne sont uniquement ce que moi, je perçois et apprécie. Ces particularités n’ont peut-être rien à voir avec “l’identité personnelle” du camembert.

Les autres ne peuvent ainsi percevoir de moi que l’extérieur, à travers leurs filtres et moi, je manque de recul pour me permettre de m’apercevoir. Personne ne peut donc pleinement définir son identité personnelle.

Pour Clément Rosset, toute singularité ne peut être définie que parce qu’elle n’est pas, ou plutôt, en comparaison de ce qu’elle n’est pas. Pour le “définir” au mieux, je peux donc affirmer tout ce que le camembert n’est pas…

Tentez l’expérience ! Prenez l’objet le plus simple possible, un crayon, un caillou, un tissu et tentez de définir ce qu’il est dans sa totalité.

Il y a de grandes chances que vous ne pourrez pas le faire sans à un moment, le comparer à d’autres crayons, d’autres cailloux, d’autres tissus.

Et donc quoi ? Je ne suis pas un camembert !

Et si au lieu d’Être, on n’était pas…

Savoir ce que nous ne sommes pas, permet d’englober ce changement continu.

Nous ne sommes plus enfermés dans “ je suis …, c’est comme ça et c’est tout.”

Par exemple, vous savez que vous n'êtes pas vraiment positif/ve parce que vous avez constaté que vous l’êtes moins que la plupart des gens.

Vous savez que vous êtes sympathique pour les mêmes raisons, par ce système de comparaison.

Vous avez saisi l’idée ?

Se connaître entièrement, c’est mettre une condition…

Tout d’abord et on en a parlé rapidement, le temps joue contre vous : vous évoluez sans cesse.

Même si vous arriveriez à vous connaître totalement à un moment T, ce ne serait plus valable le moment d’après.

De plus, vouloir se connaître entièrement met une condition parfois paralysante : pourquoi attendre de se connaître entièrement pour avoir une relation apaisée au monde, pour avoir une relation à soi, pour être heureux(se), etc ?

Je vous propose donc

  1. de vous lâcher la grappe avec ce moi” à découvrir et à assumer.

  2. Je vous propose de vous éloigner de la fatalité de “je suis…(c’est comme ça)”

  3. Je vous propose de rester dans la curiosité de ce que vous êtes en train de devenir, de ce que vous n’êtes pas, malgré les ombres et les belles choses que vous découvrez.

Si vous n’avez pas envie de faire ce chemin seul(e), parlons-en, prenez rendez-vous gratuitement et échangeons !

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