La solitude ou Docteur Jekyll et Mister Hyde

Aujourd'hui, j'aimerais aborder un sujet qui touche beaucoup d'entre nous : la solitude.

Selon l'Académie française, la Solitude est l’“état d’une personne qui, de façon choisie ou non, se trouve seule, sans compagnie, momentanément ou durablement.”

Ce sentiment étrange, nécessaire, mais parfois angoissant, a donc deux visages :

  1. La solitude choisie - Docteur Jekyll

  2. La solitude subie - Mister Hyde.

  1. ”J’ai besoin d’être seul”. La solitude lumineuse et choisie

Après avoir passé (trop) de temps avec des gens, j’ai besoin d’être seule.

Je me sens vidée, comme si interagir avec les Autres m’avait pris toute mon énergie.

Cela m’arrive lors de vacances en famille, des journées de teambuilding, lorsque j’enchaîne trop de rendez-vous ou de réunions dans la même journée.

J’ai alors le besoin quasi-vital de faire quelque chose que j’aime, seule et dans le silence : lire, marcher, cuisiner, etc.

Cela vous parle ? Cela fait-il de nous des asociaux ou des sauvages ?

NON ! Cette solitude est importante même si elle n’est pas toujours comprise et pardonnée par les Autres. 

Choisir la solitude , c’est s’autoriser à :

  1. Recharger son énergie avant de mieux revenir dans le monde

  2. Activer sa créativité et laisser court à sa réflexion (le mode réseau par défaut),

  3. Prendre du recul face à une situation et gagner en clarté,

  4. Faire quelque chose qu’on aime pour prendre soin de soi, comme on prend soin des Autres.

Cultivez ces parenthèses de solitude dans votre quotidien !

”J’ai besoin d’être seul”. La solitude lumineuse et choisie

Au milieu de gens, je me sens seule, différente, déconnectée.

C’est comme si, d’un coup, je sortais du moment, je dézoomais, devenais lucide sur ce qui “se joue” autour de moi.

Je me sens incapable de me reconnecter au moment et à ces gens.

Je me sens étrangère.

J’aimerais creuser cette solitude, car elle peut être plus dangereuse qu’on ne le pense.

Cet état de solitude est “l’absence d’interaction sociale de qualité, authentique”, selon Brené Brown, chercheuse en sciences humaines et sociales.

“L’enfer, c’est les Autres.” (JP Sartre)

Même si vous pensez “ne pas aimer les gens”, nous sommes des Êtres sociaux, câblés pour la connexion et l’interdépendance.

Ne pas se sentir relié aux Autres de manière durable est une véritable forme de souffrance.

Dans le cadre des personnes “Trop Intense”, cette solitude peut être accentuée :

  • si personne d’Autre n’est “comme vous” dans votre entourage proche,

  • si vos amis ne vous comprennent pas et vous faites semblant avec eux,

  • si votre travail n’a pas de Sens à vos yeux et que vous ne vous retrouvez pas dans la mentalité de vos collègues, les jeux de pouvoirs, les discussions de la machine à café.

Bref,

Si vous avez ce besoin d’être authentique, mais que vous ne pouvez l’être avec personne autour de vous.

Si vous avez la sensation de ne trouver sa place nulle part.

La connexion à l’Autre est vitale

Un neuroscientifique social, John Cacioppo, a exploré cette solitude subie et selon lui : la connexion à l’Autre est aussi essentielle pour notre bien-être que la nourriture et l’eau.

La faim est le signal qu’il faut vous nourrir.

“Je me sens seul” est donc le signal d’alerte que vous avez besoin de vraie connexion sociale.

Si vous avez déjà ressenti cette forme de solitude, avez-vous aussi ressenti la honte qui va souvent avec ?

Comme si cette solitude était la preuve qu’il y a réellement quelque chose qui cloche chez vous, que vous êtes bizarre ou que vous n’êtes pas assez bien.

Selon Cacioppo, si cette honte prend le pas et le sentiment de solitude persiste, ce n’est pas triste, c’est dangereux, car vous passez en mode “survie” :

  • moins d’empathie,

  • plus sur la défensive,

  • anesthésié émotionnellement,

  • moins de sommeil.

Sortir de ce sentiment et se connecter à l’Autre devient de plus en plus difficile.

Que faire à cette solitude sombre et subie ?

  1. Voir “ Je me sens seul” comme un signal d’alarme : “besoin de connexion sociale” ⚠️⚠️⚠️ (vous entendez le bip bip ?),

  2. Prendre conscience de ce qui se joue autour de vous : de la qualité des interactions sociales, de votre suradaptation.

  3. Se tourner vers une personne avec qui vous pouvez être vous-même. Si vous n’en avez aucune, allez jeter un œil à Atypikoo, un réseau social pour personnes atypiques.

  4. S’offrir la liberté de partir d’un groupe qui vous pèse (définitivement ou pas) : un groupe d’amis, un business club, un binôme, etc.

  5. Apprendre à vous connaître. C’est un travail que nous pouvons faire ensemble et qui permet de se recentrer sur soi pour mieux sortir de soi. Echangeons simplement

  6. Et si la solitude devient trop abyssale, braver cette “honte” et pousser la porte d’un psychiatre ou psychologue.

Cher(e) “Trop Intense”, vivez-vous ces états de solitude ? Que faites-vous pour faire vivre l’un et briser l’autre ?

Je vous souhaite une belle journée et surtout la capacité à

  • ponctuer votre quotidien de moments de solitude lumineux et choisis !

  • voir le signal d’alarme “je me sens seul” pour ce qu’il est !

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